Les résilientes-Panorama 14

« Chère A,

ce matin, je me souviens que nous sommes des alliées et ça me donne envie de rester au lit.

Je me lève et je vais chercher de l’ail d’ours, les fleurs sont toxiques. Tu as refait le lit en m’attendant, bêché le sol et remis le surplus de terre sur le bas de la couche. La pente a presque disparu, comme ça je ne glisserai plus la nuit. Je regarde les grains de terre et la poussière que tu tapes du pied.  Je rêve beaucoup en ce moment : dans un rêve, tu es enceinte, tu deviens l’enfant que tu portes et ça s’arrête. »

Audrey et Chloé campent dans une clairière au milieu de la forêt. C’est dans ce trou de verdure qu’elles survivent. La fin des temps est là, mais cela n’a pas d’importance. La cueillette et la préparation des repas occupent pleinement leurs journées...

Les bribes d’un carnet de bord mêlant souvenirs en voix off et lecture des événements présents retracent le trajet des héroïnes.

Les Résilientes évolue dans un environnement et une nature virtuels : plantes et fruits semblent s’effacer. Réminiscences d’une nature disparue ou malade, les objets en trois dimensions essaient de regagner un statut, un souffle de vie et se font apologues, récits de nouvelles relations : celle des filles entre elles, celle de notre lien avec la nature. Histoire de l’affect que chacun entretient avec le vivant, qu’il soit animal ou végétal.